Risque de Change : 5 erreurs à éviter absolument !

Post Picture
Post Picture

Publication date

En apparence, tout va pour le mieux : vous avez maîtrisé vos coûts de production, votre trésorerie est saine et vos chiffres sont conformes à votre budget prévisionnel. Seule ombre au tableau : une fluctuation des taux de change, soudaine et indépendante de votre volonté, fait basculer vos marges dans le rouge.

 

Ce scénario catastrophe est monnaie courante dans le quotidien de nombreux directeurs financiers de PME. Il est d’autant plus frustrant que les pertes générées revêtent un caractère purement financier et non opérationnel.

 

Par conséquent, il est de votre responsabilité, en tant que directeur financier, de gérer ce type de problématique. Mais, rassurez-vous, il y a une bonne nouvelle !

Vous pouvez limiter le risque lié aux fluctuations des taux de change en évitant :

 

  • de sous-estimer l'impact des taux de change sur votre activité ;
  • d’adopter une stratégie directionnelle sur le marché des changes ;
  • de manquer d'objectifs clairs ;
  • de céder à l’appel du FOMO (« Fear of missing out » ou « peur de rater quelque chose ») ;
  • de tout miser sur l’approche « set it and forget it » ou l’art de mettre en place une stratégie et de ne plus y penser.

Examinons ces 5 erreurs courantes à ne pas commettre.

 

Erreur n°1 : Sous-estimer l’impact des taux de change sur l’activité

 

L’effet de change en pratique

 

Les taux de change ne varient pas autant que les actions ou d’autres actifs financiers courants. Ainsi, la paire de devises du G7 évolue par incréments de 0,01 %, un montant a priori assez faible.

 

Toutefois, ces mouvements cumulés peuvent nuire aux résultats de votre entreprise.

 

Supposons, par exemple, que vous percevez des revenus en dollars américains (USD) et que votre devise de base soit l'euro (EUR). Considérons les données suivantes :

 

  • Créance client - 5 000 USD
  • Taux de change EUR/USD à la vente - 1,0000
  • Échéance de paiement - Net à 30 jours
  • Taux de change EUR/USD à l’échéance - 1,0050
  • Montant réel encaissé - 4 975 EUR

 

Comme on peut le constater, une variation apparemment minime du taux de change, de 50 points de base, entraîne une perte de 25 euros. Sur 1 000 transactions - un volume de transactions courant pour une entreprise avec 5 millions d'euros de chiffre d’affaires - vous perdriez 25 000 euros.

 

Dans de telles situations, difficile de prévoir le montant réel que vous encaisserez à l’échéance de la créance client. Aussi, non seulement vous ne pouvez pas réaliser de projections fiables, mais vous mettez également votre résultat net en péril.

 

Sauf erreur de ma part, pour que l'exemple soit juste, le taux doit être de 1,0050 et non 1,0500.

 

Le bon réflexe pour réduire le risque de change

Selon William Gerlach, expert en opérations de change chez iBanFirst :

 

Au cours de la dernière décennie, nous avons assisté à un grand nombre d'événements imprévus et imprévisibles qui ont bouleversé le marché : le Brexit, le COVID, la guerre en Ukraine, pour n'en citer que quelques-uns. Ces événements ont eu un impact considérable sur les marchés des changes.
 

Si vous êtes exposé au marché des devises à quelque niveau que ce soit, vous devez le considérer comme un risque majeur, à traiter d'une manière ou d'une autre. Il ne s'agit plus simplement d'un montant fixe de risque ou d'un montant fixe de perte auquel vous pourriez potentiellement être confronté. Le risque augmente régulièrement.

 

Autrement dit, à chaque fois que vous vous engagez à recevoir des paiements futurs ou à effectuer des paiements dans une devise étrangère, vous vous exposez aux fluctuations des taux de change et à des incertitudes en matière de flux de trésorerie.

 

Travaillez avec un expert en gestion du risque de change pour mesurer votre exposition et limiter l'effet des fluctuations des marchés des devises.

 

Erreur n°2 : Adopter une stratégie directionnelle sur le marché des changes

 

Principe de la stratégie directionnelle

 

En tant que directeur financier de PME, vous savez probablement à quel point il peut être risqué d'essayer d'augmenter ses bénéfices en spéculant sur les fluctuations des taux de change. Cependant, il n’est pas rare de constater que certaines entreprises prennent, par inadvertance, une position directionnelle sur le marché des devises.

 

Pour rappel, une stratégie directionnelle consiste simplement à miser sur un mouvement du marché, à la hausse ou à la baisse.

 

Beaucoup de dirigeants de PME pensent que la réduction du risque de change est complexe et ils hésitent à recourir à des instruments financiers tels que les contrats à terme pour gérer leurs transactions. Au lieu de cela, ils se contentent de convertir leurs fonds le jour où ils reçoivent ou transfèrent des devises.

 

Ils se concentrent alors sur le taux de change du jour et sur le coût d'exécution, sans s’apercevoir qu'ils spéculent sur l'évolution du taux de change.

 

Paiement au comptant ou contrat à terme : impacts financiers

Prenons un exemple pour mieux comprendre. Vous facturez 5 000 dollars américains à votre client, quand l’euro et le dollar sont à la parité (1 EUR = 1 USD). Mais, votre client vous paie à 30 jours alors que le taux de change EUR/USD se situe à 1,0050.

 

Vous exécutez votre paiement au comptant et recevez 4 975 EUR et non 5 000 EUR.

 

Que se serait-il passé si vous aviez conclu un contrat à terme au moment d’émettre la facture ?

 

Voici un tableau comparatif chiffré des deux solutions :

 

 

Paiement au comptant

Contrat à terme

Montant facturé en euro

5 000

5 000

Taux EUR/USD 

1,0050

1,0010

Montant reçu en euro 

4 975 

4 995

Frais de transaction 

5

0

Coût total de l'opération (perte + frais de transaction)

30

5

 

Le contrat à terme permet à la fois d’économiser de l’argent et de maîtriser le risque de change. Vous savez combien vous recevrez le jour de l’émission de la facture.

 

À l’inverse, une opération au comptant reste plus incertaine. Vous ne pouvez qu’espérer un taux de change favorable le jour du paiement. Cette démarche s’apparente alors à de la spéculation directionnelle.

 

Pour William Gerlach :

 

En tant que directeur financier, vous n'êtes pas là pour battre le marché. Vous êtes là pour assurer la sécurité des flux de trésorerie et des bénéfices de votre entreprise. Il vaut mieux éliminer les risques dès le départ plutôt que de simplement espérer que les choses se passent bien. Espérer le meilleur ne constitue pas vraiment un plan.

(Si vous n’êtes pas convaincu de l’intérêt d’un contrat à terme, voici une information à prendre en compte : cet instrument financier a aidé McDonald's à lancer le Chicken McNugget.)

 

En résumé, ne jouez pas à la loterie des devises avec l'argent durement gagné par votre entreprise. Il est plus sage d'envisager des solutions de gestion des risques de change.

 

Erreur n°3 dans la gestion du risque de change : Manquer d’objectifs clairs

 

Une solution simple permet de réduire de nombreux problèmes dans votre politique de gestion du risque de change : établir des objectifs clairs.

 

Mais comment déterminer ces objectifs ? Vous devez tout d’abord définir vos besoins en matière de gestion du risque de change. Analysez notamment les risques commerciaux auxquels vous êtes confronté.

 

Voici une série de questions qui vous aideront à mieux cerner vos problématiques de change :

 

  • Comment êtes-vous exposé au risque de change ? Quels types de risques essayez-vous de limiter avec votre stratégie ?
  • Risque de transaction - Payer les fournisseurs ou se faire payer en devises étrangères.
  • Risque de conversion - Réduire l'impact des actifs ou des passifs détenus à l'étranger.
  • Risque opérationnel - Lisser les flux de trésorerie et créer des résultats prévisibles.
  • Quel est votre volume annuel d'opérations de change ? Comment pouvez-vous prévoir ces volumes ? Et quelle part de votre chiffre d’affaires représentent-ils ?
  • Avez-vous un taux budgétisé spécifique à atteindre ? 
  • Quel niveau de risque êtes-vous prêt à tolérer ?
  • Quelles sont vos priorités ? Protéger strictement vos marges ou vous laisser une marge de manœuvre suffisante pour tirer parti de nouvelles opportunités ?
  • De quel soutien avez-vous besoin pour mettre en œuvre votre stratégie de gestion des risques ?

 

Les réponses à ces questions vous fourniront les éléments de base pour définir vos objectifs et élaborer un programme de gestion des risques de change adapté à l’activité de votre entreprise. En outre, vous aurez une idée plus précise des outils et des partenaires qui pourraient vous convenir.

 

Erreur n°4 : Céder à l’appel du FOMO

 

Qu’est-ce que la FOMO?

Les contrats de change à terme constituent une solution efficace pour gérer vos risques de change et rétablir la stabilité de vos flux de trésorerie en devises.

 

Toutefois, si vous ne maîtrisez pas les caractéristiques et le fonctionnement de ces instruments financiers, vous pourriez commencer à douter de leur intérêt et à éprouver la peur de rater quelque chose ou « Fear of missing out » (FOMO).

 

Reprenons l’exemple précédent pour illustrer ce trait de caractère inhérent à la nature humaine.

 

Exemple

Imaginons que vous ayez facturé 5 000 euros à votre client et que le taux de change EUR/USD soit à parité (1,0000). Vous décidez de bloquer un contrat à terme à 1,0010, ce qui vous permet de recevoir 4 995 euros. Vous acceptez alors une perte de 5 euros, pour éviter des pertes éventuelles bien plus importantes.

 

L’échéance de paiement est fixée à 30 jours et, pendant cette période, le taux de change EUR/USD chute à 0,9995. Si vous n'aviez pas opté pour un contrat à terme, vous auriez pu empocher 7,5 euros de plus, soit 5 002,50 euros au lieu de 4 995 euros.

 

C’est à ce moment-là que le doute peut commencer à vous envahir : « Ai-je raté quelque chose ? Aurais-je dû parier sur l'évolution de l'EUR/USD ? »

 

Ces réflexions sont assez courantes et témoignent d'un état d'esprit insidieusement spéculatif. Certes, les taux de change peuvent jouer en votre faveur, mais ils peuvent aussi se retourner contre vous.

 

Comme le dit William:

Voici ce qu'il faut bien comprendre : un contrat à terme est un outil fondamentalement défensif, conçu pour vous protéger des mouvements défavorables du marché. Il vous donne une base solide sur laquelle vous appuyer, cette certitude, cette clarté dont vous avez besoin. L'objectif n'est pas de spéculer ou de gagner.

L’idée est simple : résistez à l’appel du FOMO et considérez les contrats de change à terme et les plans de réduction des risques de change comme des polices d'assurance. En matière de change, votre rôle en tant que dirigeant est d'éviter les pertes et non de courir après les profits.

 

Erreur n°5 : Délaisser le suivi de sa stratégie de gestion des risques de change

 

L’approche « set it and forget it » fait référence aux entreprises qui mettent en place une stratégie de gestion des risques de change, mais n’assurent pas le suivi de leurs résultats.

 

Or, les politiques de gestion du risque de change reposent sur des hypothèses relatives à divers facteurs économiques, tels que les taux d'intérêt ou l’activité des paires de devises. Comme pour tout marché financier, les conditions sous-jacentes peuvent changer et votre stratégie doit évoluer avec elles.

 

Par ailleurs, qu’en est-il si vous vous lancez sur un nouveau marché, si vous commercialisez un nouveau produit ou si vous optez pour un autre fournisseur ? Chaque fois que vos objectifs commerciaux ou votre environnement opérationnel changent, il est bon de prendre du recul et de réévaluer la situation.

 

William Gerlach donne les conseils suivants :

Travaillez avec votre spécialiste des changes pour surveiller votre exposition au risque. Vérifiez régulièrement comment les taux de change réels se comportent par rapport à votre taux budgétisé, et assurez-vous que votre stratégie est toujours efficace. Si ce n'est pas le cas, apportez les modifications nécessaires.

Et n'oubliez pas : lorsque vous évaluez l'efficacité de votre programme de gestion du risque de change, il ne s'agit pas de rechercher des gains importants. Il s'agit de préserver la santé financière de votre entreprise en atténuant les effets des fluctuations monétaires. Privilégiez la stabilité aux gains à court terme.

 

En résumé, l'élaboration d'une stratégie n'est qu'un début. Associez-vous avec un partenaire de change de confiance pour surveiller vos performances et tenter d’améliorer vos résultats.

 

Gérer le risque de change : la meilleure approche

 

La gestion du risque de change peut rapidement devenir complexe. Quel est le meilleur choix : s'en tenir au paiement au comptant, opter pour les contrats à terme ou essayer de combiner les deux ? À quoi doit ressembler votre taux budgétisé ? Quelle doit être la durée de votre fenêtre de couverture ? Quelle part de vos flux de trésorerie prévisionnels devriez-vous couvrir ?

 

Un gestionnaire du risque de change expérimenté et digne de confiance vous accompagne et règle ces problématiques. Il vous permet ainsi de vous concentrer sur les aspects les plus importants de votre activité.

 

Parlez à l'un de nos experts pour comprendre comment iBanFirst peut vous aider à réduire le risque de change.

 

FAQ

 

Quelles sont les erreurs de gestion du risque de change des PME les plus courantes ?

Les petites et moyennes entreprises ont tendance à :

 

  • sous-estimer l'impact des taux de change sur leur activité ;
  • adopter une stratégie directionnelle sur le marché des changes ;
  • manquer d'objectifs clairs ;
  • céder à l’appel du FOMO (« Fear of missing out » ou « peur de rater quelque chose ») ;
  • délaisser le suivi de leur stratégie de gestion des risques de change.

 

Comment les PME peuvent-elles définir les objectifs de leur politique de gestion du risque de change ?

Pour définir leurs objectifs de gestion du risque de change, les PME peuvent se poser les questions suivantes :

 

  • À quel type au risque de change est-on exposé ?
  • Risque de transaction - payer les fournisseurs, se faire payer en devises étrangères, etc.
  • Risque de conversion - réduire l'impact des actifs ou des passifs détenus à l'étranger.
  • Risque opérationnel - lisser les flux de trésorerie et créer des résultats prévisibles.
  • Quel est le volume annuel estimé des opérations de change ? Comment prévoir ces volumes ? Et quel pourcentage du chiffre d'affaires global cela représente-t-il ?
  • Y a-t-il un taux budgétisé spécifique à atteindre ?
  • Quel est le niveau de risque toléré ?
  • Quel est le soutien nécessaire pour mettre en œuvre une stratégie de gestion du risque de change efficace?
  • Qu'est-ce qui est le plus important ? Protéger strictement les marges ou rester flexible pour tirer parti de nouvelles opportunités ?

 

Catégories