Rebond quasi généralisé de l’euro

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Exception faite de la paire EUR/GBP qui affiche un repli de -0,40 % en variation hebdomadaire, l’euro a opéré un rebond généralisé face à ses principales autres contreparties après avoir été sous pression au cours de la semaine précédant le 28 avril. L’euro affiche sa plus forte progression face au dollar américain (+1,40 %) et face au dollar canadien (+0,80 %). En queue de peloton, on retrouve l’EUR/CHF avec une hausse de seulement 0,20 %. La paire est en quelque sorte anesthésiée par les interventions répétées de la Banque nationale suisse (BNS) sur le marché des changes. Les nouvelles annonces de la Banque centrale européenne (BCE) au cours de la séance de jeudi dernier ont rassuré les opérateurs sur la dynamique européenne, même si le risque politique en Europe est encore loin d’avoir disparu des radars.

À la surprise générale, la réunion de la BCE n’a pas simplement consisté en un exercice de pédagogie afin d’expliquer le panel de mesures adoptées depuis début mars pour faire face à la crise sanitaire et économique. Elle a aussi abouti à un renforcement significatif du dispositif existant. En substance, la BCE a réaffirmé son engagement à faire tout ce qui est nécessaire (le fameux « Whatever it takes ») pour soutenir l’activité économique et à maintenir son programme de rachats d’actifs pour lutter contre la pandémie (appelé PEPP) aussi longtemps que nécessaire. Elle a également réduit le taux auquel elle prête aux banques de la zone euro, le faisant passer à -1 %, ce qui devrait doper le crédit aux entreprises et aux ménages dès que les mesures de confinement seront pleinement levées. En outre, il est vraisemblable que de nouvelles mesures soient annoncées en juin prochain afin d’absorber le surplus d’émissions obligataires des États de la zone euro en lien avec la crise du coronavirus. Les analystes s’attendent à ce que le programme PEPP qui prévoit un montant de rachats de dettes à hauteur de 750 milliards d’euros pour 2020 soit augmenté à environ 1250 milliards d’euros.

Ce soutien réaffirmé, et massif de la BCE a largement éclipsé le flot de mauvaises nouvelles économiques en zone euro (notamment l’effondrement du PIB français au premier trimestre) et l’incapacité de l’Europe à s’accorder sur un dispositif de relance.

À ce sujet, la Commission européenne doit présenter ce mercredi un projet de proposition de budget portant sur la période 2021-2026 qui doit inclure un dispositif financier pour une relance coordonnée européenne. D’après les échos en provenance de Bruxelles qui ont été relayés ces derniers jours par la presse, il est probable que le dispositif soit très peu ambitieux et n’inclut pas de mécanisme de mutualisation de la dette tel que réclamé par les pays du Sud de la zone euro et la France. Si c’est le cas, cela constituera un nouveau revers européen et pourrait renforcer le risque politique sur le Vieux Continent.

Même si dans l’immédiat l’action de la BCE est largement saluée par les intervenants de marché, à un certain stade, l’incapacité politique de l’Europe à agir et à soutenir les États membres faisant face à un endettement croissant va finir par pénaliser l’euro.

Du point de vue de l’analyse technique, le rebond de l’EUR/USD la semaine passée ne change pas réellement le panorama. La paire reste toujours dans sa fourchette de long terme comprise entre 1,07 et 1,12. Une sortie n’est certainement pas d’actualité dans l’immédiat. Le biais baissier à moyen terme est en revanche réaffirmé par l’évolution de l’euro sous ses moyennes mobiles à 50 jours et à 200 jours. Le niveau de support situé à 1,0735 est le principal marqueur à surveiller cette semaine.

Calendrier économique : 

DATE DEVISE ÉVÉNEMENT
4 mai EUR PMI manufacturier en Allemagne
5 mai EUR

Décision de la Cour Constitutionnelle allemande sur le programme de rachats d’actifs de la BCE (PEPP)

6 mai USD

 

Rapport ADP sur l’évolution de l’emploi privé
aux États-Unis

7 mai GBP

Réunion de politique monétaire de la
Banque d’Angleterre

8 mai USD

Rapport sur l’emploi américain en avril
(aussi appelé Non Farm Payroll)

 

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