Quelles perspectives d’évolution sur le marché des changes au 4e trimestre 2020 ?

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Perspectives économiques au quatrième trimestre 2020, événements susceptibles d’influer sur la volatilité du marché des changes et solutions pour s’en prémunir. Que fallait-il retenir de notre webinaire du 6 octobre 2020 ?


Les deuxième et troisième trimestres de l’année 2020 ont été marqués par la crise du Covid-19. Cette crise, à la fois sanitaire et économique, a eu des effets dans tous les secteurs et tous les pays, même si à ce stade de la pandémie certains semblent s’en sortir mieux que d’autres.

Dans ce contexte, quelle reprise est envisageable à l’heure actuelle ? Quels pays et régions se retrouvent en position de force ? Quels facteurs de risques pourraient impacter le marché des changes dans les mois à venir ?

 

Bilan et grandes tendances économiques

Crise sanitaire

Si les pires effets de la crise sanitaire ont commencé à s’atténuer pendant le confinement entre mars et mai, depuis le déconfinement, le taux de reproduction du coronavirus est reparti à la hausse. Nous assistons à une deuxième vague de pandémie, notamment en Europe et aux États-Unis, dont les conséquences sur la reprise économique en cours restent à déterminer. Enfin, une troisième vague du virus à partir des premiers trimestres de 2021 n’est pas à exclure.

Crise économique et reprise

Nous observons actuellement une reprise économique en « K », induisant une croissance forte pour certains secteurs et entreprises et une détérioration de la situation pour d’autres. Les entreprises axées sur le digital ou utilisant des solutions technologiques connaissent une reprise plus marquée et devraient renouer avec un niveau d’activité d’avant-crise à court terme.

Les autres entreprises, notamment de nombreuses PME, connaîtront une reprise plus fragile et une vague de faillites est attendue, dans des secteurs durement frappés par les événements en cours. Les industries manufacturières se retrouvent moins affaiblies par la crise actuelle, tandis que les secteurs directement touchés par les mesures de distanciation sociale, dont l’industrie du voyage, ou bien la restauration, se retrouvent en grande difficulté. À lui seul, le tourisme devrait perdre jusqu’à 1 100 milliards de dollars (USD) en 2020.

Quelle reprise en France, aux États-Unis, en Europe et en Chine ? 

Les situations respectives des grandes économies mondiales diffèrent considérablement. Elles reflètent la conjoncture de leur région, tant en matière d’avancée du coronavirus, que de contexte ou de réponse économiques.

France

  • L’arrivée simultanée d’une deuxième vague de Covid-19 et de la grippe saisonnière, alliée à une baisse de la consommation et des investissements, laissent présager un ralentissement au quatrième trimestre.
  • Le plan de relance annoncé de 100 milliards d'euros (EUR) est ambitieux, mais peu de fonds seront alloués en 2020.
  • La réouverture des tribunaux de commerce devrait entraîner une vague de faillites importante à travers le territoire.

États-Unis

  • Une reprise fragile et de fortes craintes de fracture sociale sont constatées.
  • Une polarisation du marché de l’emploi est également observée, avec une reprise bien plus marquée du côté des emplois qualifiés, contre une reprise en demi-teinte pour les emplois non ou peu qualifiés.
  • Une augmentation préoccupante de la durée du taux de chômage se dessine, entraînant un creusement des inégalités, déjà importantes outre-Atlantique.

Europe

  • La reprise technique amorcée à partir du déconfinement, surtout constatée au troisième trimestre, a été fortement ralentie.
  • Les disparités en matière de rebond économique persistent. Le secteur manufacturier, soutenu par la demande extérieure, a été relativement épargné pour l’instant. Le secteur des services, fortement exposé aux restrictions imposées par la distanciation sociale et physique, se retrouve pénalisé.
  • Les pays du nord semblent plus à même de s’adapter aux conditions actuelles, tandis que les pays du sud, plus exposés aux aléas de l’industrie du tourisme, sont très impactés.

Chine

  • La reprise en cours est stimulée par un niveau d’investissement public élevé et un afflux de capitaux étrangers vers les actions et les obligations chinoises.
  • Les revenus des ménages restent fortement affaiblis et un taux de chômage élevé persiste.
  • Le risque de crédit reste important au niveau des collectivités locales et des entreprises publiques, qui ont reçu des injections de capitaux mais pourraient faire faillite à moyen terme.
 
6 facteurs de risque susceptibles d’influer sur le marché des changes au 4e trimestre 2020

Si nombreux sont les risques susceptibles d’avoir un impact majeur sur le marché des changes dans les prochains mois, nous en avons identifié six au fort potentiel de déstabilisation : le maintien d’une épargne élevée, les Élections présidentielles américaines, le Brexit, un référendum sur l’indépendance de l’Écosse, une troisième vague de Covid, la déflation.

1. Maintien d'une épargne élevée

Un manque de confiance chez les consommateurs pourrait continuer à inciter à l’épargne, induisant ainsi une baisse de la consommation.

2. Élections présidentielles américaines

En cas d’irrégularités électorales, concernant notamment les 50 millions de votes qui seront effectués à distance, les résultats du scrutin pourraient être contestés. La bataille juridique qui en résulterait s’avérerait longue et ardue, jusqu’à la Cour suprême, dorénavant composée en majorité de juges conservateurs. Le nom du gagnant ne serait pas connu le 3 novembre au soir, mais des semaines, voire des mois, plus tard.

3. Brexit

Si la date limite pour la conclusion d’un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne reste fixée au 31 décembre, le gouvernement britannique a établi une soft deadline au 15 octobre. Cette échéance semble très optimiste. Vu les récentes crispations entre Londres et Bruxelles, deux scénarios probables se présentent à l’issue des négociations à la fin de l’année :

  • Un accord sur un nombre de sujets restreints.
  • Pas d’accord.

4. Un référendum sur l'indépendance de l'Écosse

En cas de no-deal Brexit, l’exécutif écossais a laissé entendre son intention de demander un deuxième référendum sur une éventuelle sécession. Les sondages les plus récents font part d’une population écossaise partagée :

  • 46 % pour l’indépendance.
  • 40 % contre l’indépendance.
  • 14 % indécis.

5. Troisième vague du Covid-19 en 2021

La probabilité d’une troisième vague de coronavirus courant 2021 semble de plus en plus forte. D’éventuelles restrictions établies pour juguler sa propagation provoqueraient de nouvelles conséquences économiques.

6. Risques déflationnistes

De faibles niveaux de consommation alliés à un taux de chômage en hausse pourraient aggraver les risques de déflation en 2021. Quoi qu’il arrive, l’inflation restera limitée en 2021, en raison d’une offre élevée et une demande faible. Ceci conduira naturellement à une baisse des prix. La Banque centrale européenne (BCE) interviendra pour apaiser tout risque de déflation en revoyant son taux directeur à la baisse.

 

Regarder l’intégralité de notre webinaire en replay pour mieux comprendre les perspectives, enjeux et facteurs de risque économiques au 4e trimestre 2020.

Nos experts y décryptent les grands événements susceptibles d’impacter le marché des changes dans les prochains mois, et présentent diverses solutions de couverture de change.

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