Les directions achats ont pris l'habitude de privilégier les contrats en euros auprès des fournisseurs hors zone euro et sont donc contraintes de régler des frais de gestion pas toujours justifiés, qui peuvent représenter chaque année plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d'euros.
Alors que la crise du Covid-19 bouleverse les économies mondiales, les entreprises françaises qui importent ont besoin, plus que jamais, de préserver leur trésorerie. Or, dans un contexte où la volatilité des devises est grande, elles sont directement impactées sur leur poste fournisseurs, hors zone euro. En effet, pour minimiser les risques sur leurs transactions internationales, les directions achats ont pris l'habitude de privilégier les contrats en euros. Elles laissent ainsi le soin à leurs fournisseurs d'effectuer le change dans la devise locale ou délèguent cette action à leur banque. Dans les deux cas, elles sont contraintes de régler des frais de gestion pas toujours justifiés, qui peuvent représenter chaque année plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d'euros. En cette période troublée, où chaque euro compte, retrouver la pleine maîtrise de ses paiements en devises apparaît donc comme indispensable.
Transactions internationales : des intermédiaires qui coûtent cher !
Dans les entreprises importatrices, les directions achats gèrent étroitement la relation avec leurs fournisseurs à l'étranger, mais se préoccupent finalement assez peu de la partie paiement. Ainsi, afin de limiter les risques et pour se simplifier les choses, elles privilégient souvent les contrats en euros, laissant à leurs fournisseurs ou à leur banque le soin de réaliser l'opération de change. Ce qu'elles n'identifient pas toujours, c'est le coût que cette délégation représente. Ainsi, on estime qu'une entreprise doit en moyenne débourser 1,5 % du montant de chaque transaction internationale en frais de change et autres frais non justifiés. Multiplié par le nombre de règlements effectués chaque année, ce coût peut atteindre des milliers d'euros.
En effet, les banques imputent aux entreprises des frais sur leurs paiements internationaux qui peuvent varier de 50 (0,5 %) à 2 points de base. La Banque Centrale a calculé que cette différence de traitement rapportait 638 millions d'euros aux banques européennes chaque année. De la même façon, lorsque le fournisseur payé en euros doit s'occuper lui-même de réaliser l'opération de change dans sa devise locale, il prend au passage une marge administrative, comprise entre 1 et 5 % du montant total de sa facture.
Or, avec la crise sanitaire actuelle, la préservation de la trésorerie et la recherche de marges additionnelles deviennent cruciales pour les entreprises. Les directions achats ne peuvent donc plus se permettre de laisser filer cet argent.
Une solution technologique à une problématique économique
Pour retrouver la maîtrise de leurs transactions internationales, les entreprises disposent aujourd'hui de plateformes multidevises nouvelle génération très performantes. En donnant un accès simplifié au change, ces dernières permettent aux directions achats de renégocier leurs contrats en monnaie locale, tout en ayant l'assurance que le paiement sera parfaitement exécuté. Accessibles sans abonnement, elles ne prélèvent pour le service rendu que 0,1 % sur le montant de chaque transaction. Ainsi, en se substituant aux intermédiaires financiers, elles permettent aux directions achats d'aller trouver ces 2 à 3 points de marge dont elles ont tant besoin en ce moment, sans avoir besoin de renégocier leurs contrats avec leurs fournisseurs.
Autre raison qui doit pousser les entreprises à s'intéresser de plus près à ces technologies : la nécessité pour elles de maintenir une excellente relation avec leurs fournisseurs, surtout en période de crise. Or, le paiement est connu pour être l'un des principaux sujets de crispation et de tension entre ces acteurs. Seulement, comme les transactions internationales transitent par de nombreux intermédiaires avant de parvenir sur le compte du fournisseur, il n'est pas rare qu'elles se retrouvent bloquées à l'une des étapes de cette distribution. Difficile dès lors pour l'entreprise de prouver à son partenaire que l'ordre a bien été passé, d'autant que les banques sont dans l'incapacité de suivre ce paiement. Les nouvelles plateformes de transactions multidevises, en revanche, intègrent une fonctionnalité qui permet de pister, en temps réel, le parcours de la transaction. À tout moment, l'entreprise est en mesure de connaître et surtout d'informer son partenaire de l'endroit où se trouve son règlement et d'agir rapidement en cas de blocage.
Au final, grâce à ces nouvelles plateformes multidevises, les entreprises retrouvent la parfaite maîtrise de leurs transactions et les marges qui vont avec. Une transparence qui se met également au service de leur relation fournisseur. Et, bien sûr, si cette optimisation peut sembler cruciale en temps de crise, elle se révèle tout aussi pertinente en période de croissance.
Tribune de David Remaud parue dans Décision Achats à retrouver ici
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