Date
- L’innovation favorise l’attractivité et la rétention des talents
- L'innovation au secours de la gestion des liquidités
- L'innovation pour sécuriser l'exposition à l'international
- Et l’IA dans tout ça ? Elle permet déjà des gains de temps énormes
- Des gains de productivité à tous niveaux grâce à l’IA
- La troisième vague de l'IA et la direction financière ? Faire le business plan en quelques secondes !
Partager l'article
Il est de la responsabilité du directeur financier de construire et de composer avec les outils mis à sa disposition et d’en tirer le meilleur parti. Mais quelles considérations doivent le guider ? Et quelle conduite adopter ? Plongez - avec Raphaël Nahum, CFO de Pennylane, Sébastien Marchon, CEO de Rydoo, et Sonia Boudier, Chief of Tech & Strategy Officer d’iBanFirst- dans la réalité de l’innovation au service du directeur financier… et dans son futur !
L’innovation favorise l’attractivité et la rétention des talents
Dans les métiers de la finance certaines missions dont la comptabilité, les reportings tendent à se banaliser, et avec l’arrivée de la facturation électronique, cette banalisation va se poursuivre. Les CFO se doivent de faire monter en compétence leurs équipes. Ce faisant, ils favorisent la rétention des talents et l’attractivité employeur. Pour Sébastien Marchon, « au même titre qu'on travaille énormément sa proposition de valeur client, on doit aussi travailler sa proposition de valeur employé. Et je suis convaincu que les technologies et les outils déployés dans l'entreprise ont un impact très fort sur la proposition de valeur employé ». En effet, ils suscitent un sentiment de fierté chez les collaborateurs et construisent une image ultra-moderne de l’entreprise. Attention toutefois à s’assurer de l’efficacité réelle de ces outils : c’est la condition pour une vraie contribution au bien être des gens. Car réduire le temps alloué à la charge administrative c’est aussi redonner une qualité de vie, pas seulement professionnelle mais aussi personnelle à ses employés. « Et le CFO, dans les choix des outils et des technologies qu'il va mettre en place, qui ont souvent une résonance qui dépasse la fonction finance, a un impact sur la vie des gens, sur le regard que les gens vont porter sur leur entreprise » estime Sébastien Marchon.
L’innovation au secours de la gestion des liquidités
Le manque de liquidités, première cause de faillite des entreprises, est la hantise numéro un des CFO. Elle peut être apaisée via un outil connecté aux différentes banques de l’entreprise afin de pouvoir suivre le cash-flow, les marges, et « bien facturer ses clients. Facturer en temps et en heure est le socle » insiste Raphaël Nahum, qui poursuit : « il est possible désormais de disposer des solutions de paiement intégrées nativement avec votre facturation. Cela peut être des prélèvements bancaires, des liens pour aider les clients à payer plus vite ou des virements ».
Ensuite, quand la facture est lancée, le but étant de se faire payer, le marché foisonne d’outils pour faire des relances automatiques. Avec, dans le choix de la solution, comme toujours l’impératif de l’interopérabilité.
L’innovation pour sécuriser l’exposition à l’international
« Si dans toute entreprise, la direction financière doit prendre en compte des critères macroéconomiques, des critères géopolitiques, quand celle-ci opère à l'international, c'est encore plus amplifié » souligne Sonia Boudier, avec des risques très marqués par les PME par définition moins staffées en compétences adressant les risques à l’international.
Et là aussi l’innovation est une valeur ajoutée : s’appuyer sur une plateforme de paiement permettant à la fois de payer, de se faire payer en plusieurs devises, mais aussi de gérer le risque de change associé à ces paiements est un plus sécurisant et facilitateur.
Et l’IA dans tout ça ? Elle permet déjà des gains de temps énormes
« L'intelligence artificielle, c'est vraiment présent, ce n’est pas le futur » comme l’a démontré Sébastien Marchon qui a explicité son propos avec l’exemple des frais professionnels où l’IA permet de comprendre ce qu'est la donnée captée et est utilisée pour faire des choses que l’humain ne peut pas faire. Comme la détection des doublons pour des reçus relatifs à la même prestation émis à plusieurs mois de distance, la traduction quasi immédiate en français et en anglais d’un reçu émis dans une langue étrangère même complexe comme le mandarin et donc l’identification de l’achat ou la prestation qui ne correspond pas aux standards.
Et si l’utilisateur final et le contrôle gagne beaucoup de temps avec une gestion des frais professionnels recourant à l’IA, ce sont en réalité tous les process de l’entreprise qui peuvent bénéficier des apports de l’IA qui peut faire bien des choses bien plus vite que l’humain.
L’humain garde une place dans les schémas de validation et plus largement il peut se consacrer sur ce qu’il sait faire de mieux, à savoir les raisonnements complexes, tout ce qui touche aux émotions et tout ce qui touche à la créativité.
Des gains de productivité à tous niveaux grâce à l’IA
- Le premier stade pour gagner en productivité est assez bien répandu : c’est l’utilisation personnelle, quotidienne, de l’IA pour améliorer des mails ou faire des présentations. La montée en compétence suivante est de savoir écrire un prompt, c’est-à-dire d’être capable d’expliquer à l'IA ce qu'on veut vraiment pour obtenir le résultat le plus satisfaisant possible.
- Le second stade est d’avoir une stratégie interne d'IA, avec par exemple des agrégateurs d’IA, capable de se connecter à la gestion interne, à toute la base de connaissances, afin par exemple d’améliorer le customer success. Ou encore, lorsque l’entreprise n’a pas en interne de data analyst attitré pour transformer des questions en requêtes SQL. Cette stratégie doit être pensée pour transformer tous les processus et tous les départements de l’entreprise et, pour y parvenir, indique Sonia Boudier « il faut des équipes commandos qui réfléchissent à des solutions pour optimiser le fonctionnement, l'efficacité opérationnelle des métiers » par exemple l'analyse des appels clients ou des problématiques de trésorerie.
- La troisième stade pour gagner en productivité est que l’IA s’infiltre dans la proposition de valeur de l’entreprise, à l’instar d'iBanFirst qui a développé des briques fonctionnelles s’appuyant sur de l'IA pour de la reconnaissance de factures afin d'optimiser le processus de paiement.
Mais il y a consensus entre les trois intervenants pour estimer que la transformation massive des méthodes de travail des directions financières n’a pas encore eu lieu.
La troisième vague de l’IA et la direction financière ? Faire le business plan en quelques secondes !
Pour les trois intervenants, la transformation de la direction financière n'a pas a eu lieu parce que la vague la plus impactant pour elle n’est pas encore arrivée. En effet, après la vague langage, puis celle de l'image, la troisième vague qui, va survenir très rapidement, celle de la donnée, de la partie numérique, va tout transformer sur son passage pour les métiers de la finance. Un exemple ? « Au même titre qu'aujourd'hui, on peut obtenir en quelques secondes un résumé de dix lignes d’une présentation en la poussant sur ChatGPT, demain, on fera pareil, mais avec son business plan » avance Sébastien Marchon.
Et il est essentiel que les C-levels de manière générale en aient conscience pour que l’organisation soit agile et capable d’absorber ce qui vient. Cela doit se traduire par un travail pour développer les taux d’utilisation des outils IA par les collaborateurs, en leur montrant notamment régulièrement des cas d’usage. Bref expliciter comment l'IA apporte de la valeur aux salariés. Car comme le résume Raphaël Nahum, « l'IA est clairement l'employeur branding » : elle doit servir à améliorer la condition des salariés et va transformer tous les métiers : les CFO doivent particulièrement l’anticiper et se tenir à jour car les métiers de la finance sont « ultra éligibles à la transformation IA » partage Sonia Boudier.
Ces échanges se sont déroulés lors de la première table ronde du Paris iBanFirst Summit 2024. Pour retrouver l’intégralité de ces échanges et les réponses aux questions des participants, visionnez le replay du Paris iBanFirst Summit 2024.
Catégories