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Le Premier ministre britannique Boris Johnson a jusqu’au 19 octobre prochain pour demander un troisième délai à l’UE s’il ne parvient pas à obtenir le soutien du Parlement britannique concernant le dernier projet d’accord. À ce stade, les choses sont mal engagées pour le gouvernement britannique. En milieu de semaine, Londres a présenté sa dernière mouture aux capitales européennes qui a reçu un premier accueil plutôt glacial. Le négociateur de l’UE, le français Michel Barnier, n’a pas caché sa circonspection : « Il y a des progrès, mais pour être franc, il reste encore beaucoup de travail à faire ».

 

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Un problème majeur : la frontière irlandaise

Le point qui pose sans doute un problème majeur concerne une nouvelle fois la frontière irlandaise (le fameux « filet de sécurité »). Dans la dernière version du document britannique, après la période de transition, l’Irlande du Nord restera alignée réglementairement sur l’UE jusqu’en 2025 mais restera dans l’orbite douanière du Royaume-Uni. Cette situation bancale a laissé sceptique plus d’un diplomate européen et risque de constituer un sérieux point de blocage dans les négociations en cours.

Trois scénarios possibles

Nous retenons trois scénarios principaux pour le Brexit à court terme que nous développerons davantage dans notre  livre blanc : Brexit la grande désillusion.

  • Scénario 1 : une troisième extension du délai de sortie de l’UE - Probabilité de réalisation 45 %.
  • Scénario 2 : des élections législatives anticipées et/ou un nouveau référendum - Probabilité de réalisation 30 %.
  • Scénario 3 : un no deal Brexit ou un Brexit par accident - Probabilité de réalisation 25 %.

Un dénouement politique heureux hautement improbable

Étant donné les nombreuses incertitudes qui subsistent, un dénouement politique heureux entre l’UE et le Royaume-Uni, qui puisse servir de catalyseur haussier pour la livre sterling, est hautement improbable. Depuis le référendum de 2016, l’incertitude inhérente au Brexit a fait perdre à la monnaie britannique près de 6 % de sa valeur face à l’euro. Le mouvement n’est d’ailleurs pas près de s’arrêter. Les traders institutionnels sont encore très largement positionnés à la vente sur la livre sterling, n’anticipant pas un dénouement rapide du Brexit.

Les trois scénarios que nous envisageons chez Ibanfirst sont tous négatifs pour la livre sterling (GBP). Une nouvelle extension pourrait permettre à court terme un rebond de la livre face à l’euro à la faveur de rachats à bon compte, mais les fondamentaux économiques britanniques sont tellement dégradés, qu’ils vont finir par peser négativement sur le taux de change de la livre. Tout est en place pour une inévitable récession britannique : à la fois la mauvaise orientation du crédit, alors que l’endettement reste élevé, et surtout la contraction depuis cinq trimestres consécutifs de l’investissement des entreprises. Il manque seulement le déclic qui pourrait être un no-deal Brexit, une brusque intensification de la guerre commerciale ou encore une forte dégradation économique aux États-Unis.

Dans ces circonstances, nous maintenons notre vision baissière pour la paire EUR/GBP avec une première cible à 0,9150. La parité pour la paire, qui était encore de l’ordre du fantasme il y a quelques trimestres de cela, n’est pas exclue à plus long terme en fonction de l’évolution du dialogue politique entre Londres et Bruxelles.   

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