Prenez connaissance des dernières évolutions du marché des devises et anticipez les risques de fluctuation.
Coup de chaud
Il y avait comme un air de début de crise financière au mois de mars. Heureusement, c’était une fausse alerte. La hausse des taux d’intérêt enclenchée pour lutter contre l’inflation persistante met à mal le modèle bancaire, surtout pour les établissements souffrant d’un problème de rentabilité. C’est un sujet américain mais qui a aussi provoqué une montée du stress bancaire de ce côté-ci de l’Atlantique. Temporairement, le yen japonais en a profité. Mais la tension s’est rapidement dissipée grâce à l’action rapide des banques centrales (fourniture de liquidité aux banques en ayant besoin et soutien au processus de fusion-acquisition). Le mois d’avril, marqué par le peu de réunions de banques centrales, s’annonce plus calme.
EUR/USD
Haut : 1,0926 Bas : 1,0524 Variation : +2,13 %
L’euro a connu une forte volatilité au mois de mars en raison de la montée du stress bancaire. Mais la paire EUR/USD a finalement réussi à renouer avec la zone située autour de 1,09. Du point de vue de l’analyse technique, il faut que la paire franchisse le niveau autour de 1,0970 pour espérer une continuation de la hausse. Nous sommes toujours confiants sur la capacité de l’euro à aller au-delà de 1,10 dans les prochains mois. Toutefois, nous reconnaissons qu’à court terme il n’y a pas de catalyseur à la hausse (la poursuite du processus de durcissement monétaire de la BCE est déjà intégré dans les cours, par exemple). A court terme, il est donc possible que la paire fluctue dans un grand range compris entre 1,05-1,10 comme ce fut le cas au cours des quatre dernières semaines.
EUR/GBP
Haut : 0,8930 Bas : 0,8725 Variation : -0,87 %
La résilience de la livre sterling est toujours impressionnante. C’est en partie lié à une situation sur le front macroéconomique moins mauvaise que prévu. La récession longue et dure, qui était également prévue par la Banque d’Angleterre, n’est plus d’actualité. Avec la forte atténuation de la crise énergétique, le Royaume-Uni pourrait même éviter de justesse la récession. Il y a toutefois de sujets d’inquiétudes : l’inflation reste élevée et surtout la progression des prix alimentaires (autour de 20% d’augmentation sur un an) risque de provoquer de graves tensions sociales. La livre sterling est aussi aidée par des éléments techniques. Nous avons constaté ces dernières semaines que les fonds spéculatifs ont vendu massivement des euros pour acheter des livres sterling (en lien avec la montée du stress bancaire qui a touché l’Europe continentale mais épargnée le Royaume-Uni).
GBP/USD
Haut : 1,2394 Bas : 1,1821 Variation : +2,99 %
Il y a quelques semaines de cela, il y avait un débat entre les analystes pour savoir si le dollar américain pouvait sortir gagnant de la période de stress bancaire. Il suffit de regarder l’évolution de la paire GBP/USD au mois de mars pour avoir une réponse. Ce n’est pas le cas. En variation mensuelle, la paire affiche une excellente performance de 2,99 %. Cette hausse s’explique plus par la baisse du dollar américain que par un regain de confiance dans la monnaie britannique, selon nous. Le marché parie sur le fait que le stress bancaire va entraîner une baisse du crédit (qui pénalise la croissance) et inciter la banque centrale américaine à terminer plus tôt que prévu son cycle de durcissement monétaire. Ce n’est pas notre avis. Toutefois, c’est la position d’une majorité d’analystes, ce qui explique la hausse de la paire GBP/USD (croissance en berne = fin de la hausse des taux = plus faible attractivité du dollar américain).
EUR/CNH
Haut : 7,5111 Bas : 7,3925 Variation : +1,18 %
La paire EUR/CNH est proche de ses niveaux de fin février. Vers le début du mois de mars, l’euro s’est effondré à cause du stress bancaire (c’est logique). Mais par la suite la paire s’est stabilisée. Le biais haussier demeure. Nous utilisons peu l’analyse technique pour appréhender les mouvements sur cette paire car ce sont surtout les interventions des autorités chinoises (via la banque centrale ou plus souvent les banques étatiques) qui influent sur le cours. Il est évident que la Chine cherche à avoir une monnaie plus faible afin d’atteindre son objectif de croissance fixé à au moins 5 % cette année. Tous les experts s’accordent à dire que c’est une cible ambitieuse. Il est donc probable que la dépréciation du CNH s’accentue dans les mois à venir.
EUR/CHF
Haut : 0,9966 Bas : 0,9713 Variation : -0,68 %
Pour ainsi dire, la paire EUR/CHF a fait du surplace. Elle finit le mois de mars proche du niveau d’il y a quatre semaines. Nous pensons que les autorités helvétiques sont assez satisfaites à court terme du taux de change actuel. Le CHF est suffisamment élevé pour lutter contre l’inflation mais il n’est pas trop élevé ce qui nuirait au secteur stratégique des exportations. Nous nous attendons à ce que l’EUR/CHF évolue proche de la parité à court et à moyen terme, avec potentiellement des incursions dans la zone située entre 0,96-97. On notera que les évènements récents concernant Crédit Suisse n’ont eu aucun effet durable sur le taux de change du franc suisse (ce qui souligne aussi la forte déconnexion de la devise avec l’économie réelle).
EUR/CAD
Haut : 1,4913 Bas : 1,4381 Variation : +1,66 %
Le dollar canadien est une devise intéressante en ce moment. Deux facteurs poussent à la baisse la monnaie : (1) La Banque du Canada est la banque centrale d’un pays du G7 à avoir clairement annoncé une pause de politique monétaire et (2) les perspectives sont négatives à court terme sur le pétrole du fait de la résurgence des craintes de récession à cause du stress bancaire. Cela fait plusieurs mois que nous sommes positionnés à l’achat sur l’EUR/CAD. A ce stade, les fondamentaux et l’analyse technique vont dans notre sens. Du point de vue de l’analyse technique, le prochain objectif sur la paire se situe à 1,50.
EUR/AUD
Haut : 1,6314 Bas : 1,5692 Variation : +2,78 %
Belle appréciation de la monnaie unique européenne en mars face au dollar australien (+2,78%). L’explication est simple : en période d’aversion au risque, l’euro est perçu par les opérateurs du marché des changes comme une valeur plus sûre que le dollar australien (et ce, même quand le facteur de risque touche principalement l’Europe). Après une telle appréciation, nous nous attendons à un pull-back à court terme (reflétant essentiellement des prises de profit). Nous sommes toujours positionnés à l’achat sur la paire EUR/AUD (le momentum en termes de politique monétaire est plus favorable à l’euro qu’au dollar australien, par exemple).
EUR/JPY
Haut : 145,67 Bas : 138,83 Variation : -0,02 %
Au plus fort du stress bancaire, les opérateurs se sont rapidement et massivement positionnés à l’achat sur le yen japonais. Mais une fois l’accalmie revenue (en grande partie, car il reste des points de tension localisés), l’EUR/JPY a de nouveau renoué avec sa tendance haussière de fond. Le fait que la Banque du Japon s’entête à maintenir contre vents et marées une politique monétaire ultra-accommodante (avec que l’inflation devient un vrai problème au Japon) est un facteur de baisse durable du yen japonais. Dans ces conditions, nous ne voyons pas comment on ne peut pas être positionné à l’achat sur l’EUR/JPY. Notre prochaine cible se situe à 146,50 (on est encore loin du point haut de six mois à 148,41).
Calendrier économique :
DATE | DEVISE | ÉVÉNEMENT |
07/04 | USD | Chiffres de l’emploi pour le mois de mars |
12/04 | CAD | Réunion de politique monétaire de la banque centrale |
18/04 | EUR | Indice ZEW du sentiment économique en Allemagne en avril |
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